[901-?] Révolte d'Ibn Hafsun

Abd Allah ben Muhammad, émir de Cordoue a passé la majeure partie de l'année a préparé ses forces à Cordoue, rassemblant ses troupes loyalistes prudemment afin d'éviter d'inquiéter ses nombreux et trop puissants gouverneurs. Il finit finalement par parvenir à rassembler une force de près d'un dizaine de milliers d'hommes à Cordoue, préparant le pays à la reconquête du sud du Guadalquivir !

Profitant de l'été, l'émir de Cordoue met en branle son armée en direction de Jaén, ne tentant pas le siège de la ville, il se contente d'envoyer ses bandes de cavaliers berbères ravager la campagne et s'opposer aux propres cavaliers d'Ibn Hafsun. A la fin de l'année, les armées de Cordoue hiverne au bord du Guadalquivir tandis que les forces d'Ibn Hafsun sont solidement retranchées derrière les murailles de Jaén.

Profitant qu'Ibn Hafsun s'est replié au sud du Guadalquivir, l'émir Abd Allah rassemble ses forces et les disperse au nord du grand fleuve d'Andalousie. Ses forces sécurisent la région avant de s'emparer, en milieu d'année, de Baeza. Cette région sécurisée, l'émir repositionne ses forces sur le Guadalquivir où il hiverne afin de se préparer à la campagne de Jaen.

Ibn Hafsun lui, profite de ce répit pour éliminer l'opposition naissante dans ces différentes forteresses, il fortifie de nouveau Jaen afin de se préparer à la campagne de l'année prochaine, qu'il juge décisive afin de lui permettre d'écraser les forces Omeyyades.

Abd Allah lève le camp avec ses forces dès la fin de l'hiver et se décide enfin de marcher sur Jaen. Les nouvelles de l'ouest sont inquiétantes au plus haut point et il juge plus que jamais nécessaire de réaffirmer son autorité dans le Guadalquivir. De son côté, Ibn Hafsun juge qu'il est temps pour lui de se confronter aux troupes Omeyyades, s'il parvient à infliger une défaite à l'émir, cela renforcerait considérablement sa position alors même que l'ouest d'Al Andalus est sujet à de nombreux troubles.

Les deux armées se rencontrent au nord de Jaen pour une bataille qui se veut décisive. Le moral Omeyyade est bon, de par la présence de l'émir et les soldes qui ont été payées à l'avance tandis qu'à l'inverse, Ibn Hafsun ne maintient la cohésion de sa puissante armée que par son talent militaire.

Les deux armées s'échangent des escarmouches afin de tenter de dominer une petite colline au centre du champ de bataille, les deux armées doivent néanmoins rapidement y renoncer, faute de pouvoir s'y installer durablement. Ne pouvant obtenir cet avantage, ils se décident à engager le combat frontalement. A la tête de son armée, Ibn Hafsun lance le premier l'assaut mais ses troupes se heurtent aux positions défensives des Omeyyades. Faute de pouvoir réussir à briser la ligne, les troupes du rebelle sont progressivement forcés au repli dans de violents combats. Au cours de ceux-ci, la rumeur se répand rapidement qu'Ibn Hafsun a été tué et son armée commence à se débander massivement ! On finit finalement par se rendre compte que l'homme a bel et bien survécu après avoir éliminé cinq soldats de l'émir qui tentaient de l'éliminer mais le mal est déjà fait. Ne pouvant gagner la bataille, Ibn Hafsun se résout à tenter de faire replier une partie de son armée plus au sud tandis que la cavalerie berbère des omeyyades massacre les fuyards désordonnés.

Abd Allah mène son armée vers Jaen, qui cède immédiatement face à la défaite de son dirigeant ! Pour la première fois depuis vingt ans, la bannière blanche des Omeyyade trône au sommet de la ville.

Tandis qu'Ibn Hafsun se replie en Grenade pour panser ses plaies et préparer de nouvelles levées, Abd Allah avance prudemment contre les puissantes villes et forteresses qui occupent toute l'Andalousie. Il s'empare tout d'abord de La Guardia au cours d'un violent mais victorieux assaut avant de se porter contre Martos, cette ancienne colonie romaine est devenue un bourg de moyenne envergure qu'Ibn Hafsun a fait puissamment fortifiée autour d'une colline où siège une puissante citadelle.

Abd Allah décide d'y établir le siège. Repoussant une première tentative de sortie, il prend du temps pour construire le matériel nécessaire à l'assaut de la ville conscient de la nécessité de la faire tomber avant que son ennemi n'est refait ses forces.

Il décide de tester les défenses avec un premier assaut, profitant de l'obscurité, il envoi l'un de ses corps attaquer la porte principale pour tenter de la forcer puis de l'ouvrir au reste des troupes. Les hommes parviennent à s'approcher au plus près de la muraille mais une sentinelle les repère alors qu'ils commencent à grimper au rempart, Omar El Haafi, commandant de Martos avait anticipé une telle opération et ses troupes réagissent vite, ses archers font un bain de sang.

Loin de se laisser décourager, Abd Allah prévoit un assaut massif pour le mois suivant ! Il lance ses troupes à l'assaut des murailles, celles-ci parviennent, non sans pertes, à poser pied sur celles-ci mais après avoir établie une tête de pont, Omar en personne intervient avec sa garde personnelle et parvint à repousser la percée des Omeyyades, les chassant de nouveau hors de la ville.

Renonçant à faire tomber la ville cette année, Abd Allah envoi l'un de ses commandants rassembler de nouvelles recrues pour grossir son armée.

Les deux belligérants passent la majeure partie de l'année à recouvrir leurs forces, Abd Allah ordonne de nouvelles levées à travers toute l'Ibérie tandis qu'Ibn Hafsun tente de rassembler plus de guerriers, il fait même appel à des mercenaires norses ce qui lui aliène une partie de ses supports, à nouveau.

Sachant qu'il ne peut plus vaincre les troupes omeyyades en bataille rangée, il modifie sa tactique et décide de passer par du harcèlement. Il envoie sa cavalerie mener des raids sur les territoires frontaliers omeyyades et envoi également ses mercenaires norses et leurs drakkars ravager les arrières de l'émir. Celui-ci envoi rapidement sa cavalerie berbère et plusieurs troupes tenter de contrer le harcèlement mais les succès restent modestes, la vallée du Guadalquevir est bien verrouillée et les norses n'osent pas tenter d'y entrer par Séville qui est solidement gardée par son Roi.

Ne voulant pas tenter un nouvel assaut, Abd Allah encercle totalement Martos derrière plusieurs rangées de tranchées et de palissades. Les défenseurs tiennent bons durant la majeure partie de l'année mais au début de l'hiver, une mutinerie entraîne la chute de la ville et la reddition de la garnison de la ville, consciente qu'elle n'aurait pas passée l'hiver. Depuis sa nouvelle position, Abd Allah prépare la poursuite de la reconquête.

Depuis Màrtos, Abd Allah envoi ses forces sécurisé tout le nord du fleuve Genil, ce qui limiterait les possessions d'Ibn Hafsun à la haute Andalousie uniquement. Ibn Hafsun tente d'envoyer ses troupes en escarmouche pour ralentir la progression d'Abd Allah mais la cavalerie de ce dernier arrive à prévoir facilement les différentes tentatives et Ibn Hafsun voit une partie de ses mercenaires norses se faire éradiquer tandis qu'une minorité change de camp face aux promesses de richesses de l'émir ! La cavalerie berbère d'Ibn Hafsun subit également de lourdes pertes et quelques désertions.


Victorieux dans ces phases d'escarmouches, les Omeyyades portent leurs troupes contre la citadelle d'Iznàjar, un premier assaut infructueux mène néanmoins à un second assaut qui emporte un retentissant succès après la reddition de la garnison, ne souhaitant plus combattre pour un chrétien ! L'armée de l'émir se porte alors au nord, vers la grande cité d'Ecija, la ville du coton ! A la fin de l'année, son armée s'approche de la ville, exigeant sa reddition.

Ibn Hafsun lui, à observer la situation depuis Grenade et prépare ses troupes pour une nouvelle bataille.

Abd Allah se lance dans le siège d'Ecija en construisant plusieurs fortifications contre la cité tout en envoyant ses éclaireurs suivre la progression de l'armée d'Ibn Hafsun. Celui-ci est en marche vers le nord lorsqu'il apprend la trahison de ses mercenaires norses, insatisfait de leurs retards de paiement ! Ces derniers se sont emparés des fortifications du château de Gibraltar et ont envoyés des émissaires à l'émir de Cordoue, qui ne se presse pas dans sa réponse.

Ibn Hafsun décide qu'il doit repousser les troupes Omeyyades pour pouvoir ensuite se rabattre vers le nord, il se lance donc à la bataille tandis que la garnison d'Ecija tente une sortie. La garnison parvient à passer les premières tranchées sous une pluie de flèches tandis qu'Ibn Hafsun tente de prendre à revers les troupes Omeyyades, plusieurs contingents lui faisant face.

Ibn Hafsun mène personnellement ses forces à l'assaut et parvient à écraser les contingents omeyyades censés retenir sa charge. Il pousse alors jusqu'au camp personnel de l'émir qui est forcé de fuir, abandonnant à la mort sa garde personnelle qui couvre sa retraite. La fuite de l'émir du champ de bataille disloque le siège et les troupes loyalistes fuient, certains bataillons fuient en bon ordre tandis que les troupes les moins disciplinées notamment, se dispersent et se font massacrer par les troupes du Muladi.

L'émir se replie à Cordoue où les troupes ayant survécus le rejoignent tandis qu'il reçoit des émissaires d'Ibn Hafsun, visiblement dans le but de négocier la paix. Fort de sa victoire, Ibn Hafsun se prépare à marcher au sud.